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Amour au temps du digital

La thérapie de couple: utile ou pas?

On dit souvent qu’un couple qui ne s’engueule pas n’est pas un couple sain. Cette phrase doit en rassurer plus d’un, à condition que cela reste occasionnel.



Si vous commencez à vous disputer tous les matins, ça risque vite de s’envenimer, et ça, c’est justement ce qu’on ne veut pas ! De moins en moins tabou, la thérapie permet au couple en crise de « vider leur sac » pour tenter de donner un nouveau souffle à la relation. Quand faut-il avoir recours à un professionnel ? Faut-il aller seul ou à deux ? Quelles sont les issues possibles ? On fait le point avec vous.


Souvent, les événements de la vie, le stress que l’on reçoit du travail ou d’ailleurs peuvent être la raison d’un ton sec, d’une mauvaise humeur ou d’une mine renfrognée… ça ne veut pour autant pas dire que tout est terminé ! Laissez d’abord les choses retomber. Donnez un peu de temps et d’espace à l’autre, sans venir lui demander de vous rendre des comptes sur son comportement tout le temps ! Marteler 5 fois la journée son conjoint à coup de « Tu m’aimes encore ? » aura vite fait de l’agacer !


QUAND RIEN NE VA PLUS…

Si on laisse un couple en crise à la dérive, il va finir par avoir des comportements destructeurs envers l’autre. Tout ce que son conjoint dira sera forcément pris comme un reproche, une agression et rapidement, le positif s’effacera pour ne laisser que la vision négative de l’autre.À l’affût du moindre geste, de la moindre parole mal placée… Pif, paf ! On se met à la joute verbale, avant de monter sur le ring ou de prendre la poudre d’escampette ! Combattre ou fuir n’est pas forcément la meilleure solution. Si les causes de cette ambiance peuvent être multiples : conflits réguliers, infidélité, jalousie maladive, libido en berne, argent ou manque de communication, n’attendez pas que cela explose pour réagir. C’est malheureusement le cas de bien trop de couples…


À coup de mots, vous avez fini par vous blesser, vos silences ont créé un fossé entre vous, et pire encore… les mots se sont peut-être liés aux gestes et là… ça devient difficile d’oublier ou de pardonner. C’est donc AVANT ce point de non-retour qu’il faut agir, dès que vous vous sentez « mal », dès que ces disputes commencent à devenir trop fréquentes. À ce moment-là, vous aurez plus de chances de décanter la situation et de relancer la dynamique du couple.


« Moi ? Non, mais ça ne va pas ! C’est lui/elle qui a un problème, PAS MOI ! ». Sans surprise, cette phrase va sortir ! Et pourtant, quand on est la tête dans le guidon, quand on se sent victime de cette situation, trouver un terrain neutre et un encadrement « externe » permet de remettre les choses en perspectives et de les voir différemment. ›››


CONSULTER SEUL OU À DEUX ?

La réponse à la question est vite faite : pour que la thérapie porte ses fruits, il faut consulter à deux ! S’il n’y en a qu’un qui s’investit complètement, qui fait tous les efforts pour sauver son couple… la thérapie ne servira pas à grand-chose ! N’oubliez pas que si vous en êtes-là, c’est parce que votre partenaire ET vous n’arrivez plus à vous entendre ou à vous comprendre. S’il faut être deux pour former un couple, il faut également être deux pour le consolider, sans quoi ça s’effondra vite d’un côté ! C’est le premier pas qui est difficile à faire : amener le sujet sur la table sans que cela ne vexe l’autre. Si vous êtes deux à faire le constat que l’amour est toujours là, mais que seuls, vous n’y arrivez pas… vous êtes déjà à moitié gagnant ! L’autre partie sera donc de prendre rendez-vous pour résoudre les conflits qui se sont immiscés entre vous. Rien ne vous empêche de mener une thérapie individuelle de votre côté, mais notez bien que l’individuel n’a pas pour objectif de sauver un couple !


COMMENT ÇA SE PASSE ?

En fonction du thérapeute que vous allez choisir, plusieurs approches peuvent être pratiquées, car un couple n’est pas l’autre et un thérapeute non plus. On commence par un « état des lieux ». Comprendre ce qui vous amène ici, vous laissez-vous exprimer tour à tour pour mettre des mots sur ce que vous reprochez à l’autre et ce que vous attendez de cette thérapie. Si vos mots lui parlent, votre gestuelle aussi… ce premier contact est donc primordial pour le thérapeute. Par la suite, les pratiques peuvent varier suivant qu’il s’agisse d’une thérapie comportementale (apprendre à se disputer de façon à gérer un conflit…) ou d’une thérapie émotionnelle (se sentir aimé et compris de son partenaire).Votre thérapeute va inclure plusieurs exercices au cours des séances. Il peut s’agir de vous demander à chacun la définition du couple, procéder à des jeux de rôle comme rejouer une dispute afin de confronter les différents points de vue, etc.


D’autres peuvent proposer de filmer les séances afin de permettre à chacun de conscientiser son attitude, son langage verbal et non verbal. En étant confrontés à leur propre image, les conjoints peuvent avoir une autre vision d’eux-mêmes et par conséquent mieux comprendre les griefs de leur moitié. Quoi qu’il en soit, il ne vous forcera pas ! C’est vous qui devez avoir envie de sauver votre couple… Le plus important, c’est de trouver le professionnel qui vous convienne et en qui vous avez confiance.


CONCRÈTEMENT, LA THÉRAPIE ?

L’objectif de la thérapie est de remettre « les pendules à l’heure », de permettre au couple d’exprimer ses désirs (souvent enfouis), de réapprendre à se parler et à s’écouter. Le prix des séances oscille entre 60 et 75 euros de l’heure suivant le praticien, et la durée est souvent comprise entre 1h et 1h30.


Quant au nombre de séances à prévoir, seule l’avancée de votre thérapie le définira… Côté statistiques : 35 % des couples qui ont suivi une thérapie comportementale réussiraient à reprendre une vie harmonieuse. Quant à la thérapie axée sur l’émotion, elle aiderait 70 % des couples à se retrouver. Parfois, la thérapie met en lumière le fait que chacun a pris des directions différentes et que l’histoire est belle et bien finie. L’objectif du thérapeute ne repose pas sur le fait de sauver le couple à tout prix, mais que chacun puisse faire ce qui est juste pour lui et la rupture peut faire partie de la conclusion de ce processus.


En résumé, ne soyez pas borné ou entêté ! Suivre une thérapie ne signifie pas que tout est perdu ou qu’il s’agit d’une prise de tête supplémentaire… que du contraire. La thérapie vous donnera de toute façon des « outils » pour votre vie présente ou future, il n’y a donc rien de perdu. Aussi vrai qu’elle puisse mener à une réconciliation comme à une rupture, il faut être deux à avoir envie de sauver son couple et le thérapeute n’est pas compris dans l’équation !


Quelle que soit l’issue de votre couple, nous espérons que vous pourrez apaiser les tensions et aplanir les non-dits. N’oubliez pas que dans chaque couple, on ne sait pas ce qu’il se passe quand on ferme la porte. Vous n’êtes donc pas les seuls à vivre des secousses actuellement. Avant de partir en vrille, posez-vous et observez les événements de ces derniers temps. Si trop de causes stressantes externes sont présentes, attendez qu’elles s’atténuent et puis avisez.

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